Archive pour septembre, 2014

Les Mots Cœurs des maux d’âme

Les Mots Cœurs des maux d’âme

 

LES MOTS DE MARIE, 
Roman de Colette Bonnet Seigue
Collection « Traits de plume », 
Éditions Clé de Sel.

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Il est des livres qui nous marquent pour toujours, qu’on n’oubliera jamais, où la prégnante émotion nous bouleverse profondément, en nous laissant seul devant le miroir de la vie, où la farandole des mots danse les maux de toute une existence, dans l’amère vérité des blessures de l’âme, où « les mots d’amour roi effacent l’ombre des colères…« . En filigrane, au fil des pages, on entend comme la chanson de Prévert, – celle des feuilles mortes – quand il écrit : « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Et le vent du nord les emporte Dans la nuit froide de l’oubli. Tu vois, je n’ai pas oublié La chanson que tu me chantais. ». Dans un style épuré aux accents Durassiens, dans une écriture tout en délicatesse, en sensibilité, et en poésie, l’auteure nous révèle sa nécessaire envie d’écrire ses révoltes pour faire vivre « tous ces mots murés, et leur tracer un chemin d’existence; écrire pour dompter le papier indocile, pour ravauder le cœur troué, écrire un éclat sans partage quand le bonheur étreint, écrire un vent du sud qui tournerait au nord faute de marrons chauds, écrire des colères pour ne plus jamais en faire, écrire un sourire sur un horizon de blé« .

L’histoire nous raconte le parcours d’une famille de province au travers de la vie de Marie. Il y a Manette, la grand-mère, cœur de soie où il fait bon se reposer les jours d’orage, celle chez qui on rit, on chante, on danse aux vendanges, la Manou qui raconte si bien le mystère de la vache bleue. Chez elle tout est fête, et « son âme a la lumière boréale de l’onde marine« .  Il y a Thomas, qu’elle surnomme Momo, le grand frère avec qui elle partage sa chambre. Il est proche et patient avec elle, il est son confident, et tous les deux sont complices dans l’apprentissage de la vie. Il y a Jeanne qu’elle rejoindra pour ses dix-huit ans à Paris, afin d’y faire ses études, et Josépha, ses soeurs aînées.

Anémone leur mère, est une femme qui travaille dur, et qui finit par se lasser à l’ouvrage, ne se sentant pas épaulée par son mari, qui a de moins en moins de courage, et qui est un rêveur préférant les planches et le monde des arts à celui de la routine quotidienne des travaux manuels. Paul,  »père fantaisiste, issu d’une implacable mésalliance, a grandi si tôt dans un berceau de cris, de misère, d’abandons« . Il est un père si souvent lointain, mais « il est celui qui fait danser les rires sur le toit du monde, celui qui organise et adoucit le nid comme l’oiseau bâtisseur« . Les représentations théâtrales de la troupe familiale qu’il anime de village en village pour le bonheur de tous, sur des tréteaux campagnards de fortune, sont de délicieux moments de partage.

Et puis, il y a sœur Marie-Aimée, dite Sœur Bâton-de-bambou, maîtresse de la classe unique du village, qui enseigne les jeunes élèves dans la pure et stricte observance des traditions chrétiennes, avec la peur du châtiment corporel comme pénitence expiatoire pour des leçons non ou mal apprises.

C’est dans cet univers, entre les éclats de voix d’un père absent, et d’une mère trop présente, et la peur des sévices scolaires, que Marie va faire l’apprentissage de la vie, « avec cette impatience de grandir et de sauter les ans, pour enjamber les jours, lourds à supporter« .

Marie va rencontrer Adrien qui va bouleverser son existence. Par la suite Marie va devoir affronter de terribles souffrances, comme celles de la disparition de Manette, d’Émilie, un premier enfant mort-né, et d’Anémone. Puis avançant à petits sentiers de traverse, de reconstruction en renaissance, elle va connaître peu à peu une part de bonheur, « grandir sa vie, dépouillée de tabous et de certitudes, en lui ouvrant les bras au monde libéré« , et sera emplie de joies en devenant mère.

Viendra ensuite la mort de Paul, ce père trop souvent absent dans sa vie tant auprès de sa femme que de ses enfants, et qui restera vingt ans sans recevoir de leurs nouvelles ! C’est l’époque des regrets, qui tombent comme un voile déchiré sur les planches du théâtre familial, où le père mourant, dans un sursaut inattendu, danse une dernière fois avec Marie, en donnant sa révérence sur une scène finale où il regarde avec tant d’amour et de pardon l’histoire de sa vie dans le bleu des yeux de sa fille, dans un soupir ultime aux couleurs du temps, couleurs qui ont animé sa vie d’homme, de mari, de père, et au dernier acte le rideau tombe, comme une paupière lavée par les larmes du cœur, mais il est seul, dans le silence oublié des maux de l’âme, dans son dernier rôle d’auguste Monsieur Loyal, envolant son dernier souffle dans un balai d’étoiles, sur les ailes d’une libellule pour le « paradis des oiseaux« .

Marie écrira une longue lettre à son père qu’elle finira par ces mots :

« J’ai gardé un bout de ton regard pour la veilleuse de ma route. Une lampe allumée tache le noir pour rire à la vie, une lampe allumée veille le temps usé aux récifs de l’âme pour dire oui à la vie, une lampe allumée grimace en feux follets plaintifs comme une danse d’enfants à l’aube de la vie, une lampe allumée offre à la vie son empreinte d’éternité« .

Au travers de la vie de ces cinq générations d’une famille, se dessinent les doutes et les incertitudes de l’apprentissage de l’existence dans l’affirmation de soi face à l’éclectisme de chacun. Comme le dit Marie, « J’existe oui, j’existe pour le regard, pour le partage. Femme à la maison, servante soumise aux bons vouloirs de l’homme-enfant au tenace cordon ombilical. La besogne c’est pour les femmes. Ainsi vont les choses. Eh bien non, je troque mon tablier de Cendrillon pour les baskets de ma vie ! »

Les mots cœurs des maux d’âme sont les seuls qui permettent à Marie de retrouver les chemins de paix apprivoisée, d’effacer l’ombre des colères, et de poursuivre sa vie de femme et de mère. « Femme je suis née femme ! Femme du feu née de l’âtre de la terre, j’hiberne pour d’autres volcans au miroir de l’âme nue« …
Les mots glissent sur ces pages, avec la limpidité et la pureté de l’eau, celle qui nous lave de toutes les blessures, et qui nous rend un instant plus vrai et plus juste, mais c’est de l’encre qui marque ces feuilles pour se rappeler le passé, et marquer l’histoire d’une vie, d’un souvenir impérissable.

L’auteure, nous livre ici un formidable roman, écrit tout en finesse, avec une grande pudeur, où les mots d’amour et de pardons résonnent fortement dans nos cœurs.

Un livre à lire absolument, et qui devrait prendre sa place dans toutes les bonnes bibliothèques. Une vraie perle poétique et littéraire !

 

Paul Stendhal

21/10/2013

Publié dans:Poèmes, Prose Libre |on 27 septembre, 2014 |Pas de commentaires »

Poème : Une chatte

Une chatte
 

Thaïs à mes côtés, a regardé Bingo,
Et, a bien chuchoté, qu’il était vraiment beau.
Elle a lu le poème, et s’est mise à miauler,
En me disant, je l’aime, je suis tout enjôlée !

N’en croyant pas ouï-dire, la voyant lire ainsi,
Et surtout s’esbaudir, séant, j’en fus assis !
Elle se mit à penser, qu’elle pouvait le choyer,
Devenir fiancée, et fonder un foyer ! 

La voyant si heureuse, je l’ai bien approuvée,
Elle était amoureuse, et son coeur éprouvé.
Elle s’est mise à rêver, de toute sa beauté,
Qu’elle allait le trouver, le fameux chat botté !

Ne pouvant résister, à sa grande émotion,
Pour ne pas l’attrister, j‘ai loué sa passion !
C’est demain qu’elle arrive, merci de l’accueillir,
Elle est toute lascive, il ne faut pas faillir !

On les aime ces chats, ces merveilleux amis,
Ce sont de vrais pachas, de grande académie !
Thaïs vient de partir, elle était tout heureuse,
De pouvoir se blottir, près de l’âme amoureuse !

 
Paul Stendhal
25/09/2014

 

 

Publié dans:Poèmes |on 25 septembre, 2014 |Pas de commentaires »

Dithyrambique

Définition du mot Dithyrambique dans le Dictionnaire

LITTRÉRAL et MENLÉMOT

 

 

Dithyrambique /di.ti.ʁã.bik/ :

 

Adjectif 

Sens académique : Se dresse quand dix cons plient membres chez les beaux vidés !

Exemples :              1. Dix cours dithyrambiques, discours qui surviennent après,                                                           l’introduction dans les loges !

                                  2. Discours à l’aube, hâtif !

                                  3. Dix courts dans l’eau dative !

 

Sens au figuré :       Le Capri des finis !

Par analogie :          Un homme alambiqué !

Par extension :       Une muse dithyrambique est une nymphe aux manies !

Étymologie :           En grec surnom d’un « bas-cul » !

 

Citation :                Quand il dit, le tyran nie que le vit est court,
                                 Et que manie « festant », en criant alentour,
                                 De toute révolte, des maux, râle et se pique*,
                                 Il sait lui, le tyran, qu’il est dithyrambique !
                                 (Schahkaspire)

 

NDA* :                     À l’origine le texte initial du troisième vers était :

                                 «De toute révolte, des beaux mâles épiques,» !

 

 

 

 

Paul Stendhal

21/06/2013

 

Publié dans:Poèmes |on 24 septembre, 2014 |Pas de commentaires »

Bonjour cher ami

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Musique : The Hours – PHILIP GLASS

 

Bonjour cher ami

 

« J’aurais tant à écrire, tant à vous répondre, sur cette lettre, mais ce n’est pas que les mots me manquent, non, simplement la peur, celle de vivre et de partager ! Je sais la vie est ainsi, et chacun, la mène comme il peut, comme il se doit ! Il n’est pas de meilleur allié qu’un ami, quand dans sa propre existence on reste seul. On écrit on lit, on approuve on déteste mais au final on est ! Si seul qu’on soit, on croit au beau de la vie, on croit simplement qu’elle peut être belle. Une chatte, de son nom Thaïs, à mes côtés m’accompagne, dans mes escapades littéraires et elle, seule me guide et m’approuve ! Merci pour ce long courrier auquel il me faudra bien vous répondre, mais sachez, que l’écrivain que je suis est en perpétuelle révolte, et qu’il ne cessera de l’être, que le jour de son dernier souffle. Combien je vous apprécie, mais cela n’intéresse personne, aucun de ces ignares incultes ! Je m’emporte, je m’emporte, mais le temps m’est compté ! Il me faut réagir, crier, parler, écrire, dire ma révolte ! Et quand bien même la vie faisant sa courbette, emporte l’âme de celui qu’elle surveille, en s’en emparant, rien, non rien de rien ne peut la soulager, car la souffrance une fois née, ne peut que faire souffrir ! Dans l’immensité du firmament, il brille une étoile plus que les autres, et cette étoile nous raconte l’histoire d’une vie. Maintenant je suis prêt, vivre ou mourir il faut choisir ! Les mots, toujours des mots, ces mots qui bousculent toute une foi, et quelle foi ! Je ne sais où je vais, mais je sais que j’y vais ! Seul dans ce désert de l’esprit, loin de tout ami, proche de toute vie, je pars, je pars pour longtemps, longtemps et loin, pour ce pays où l’on n’arrive jamais, mais qui vous accueille comme un prince, certes, pas des mots, mais comme un prince. Le voile déchiré se couche sur le jour, puis la nuit s’en va lentement, laissant sa place au crépuscule du matin. Du poète on dira qu’il s’est endormi, et que demain dans sa vie, brillera le soleil ! De la pluie qui tombe sans relâche comme le ressac de la marée, ou la bruine du temps convenu, on dira, qu’il se lèvera l’âme en joie ! »…

Il a tant aimé parler avec vous, il a vraiment aimé vos textes, mais il souffre d’être ce seul écrivain, qui lui, vous reconnait ! Il s’en va doucement, et même son nom ne fera pas mémoire, mais avec rage et détermination, il se sera battu jusqu’au bout ! Le soleil s’est levé, la lune s’endort, et lui, voyage dans un temps poétique, un temps qui n’existe plus, un temps de rêve. Bel ami J-B, il est là, il n’est plus, mais il reviendra, comme l’on revient toujours de Neptune, là où il est parti ! En attendant sagement son retour, il m’a demandé de vous laisser cette musique, à laquelle il était particulièrement attaché. Il sait qu’elle vous plaira, et que vous lui pardonnerez son absence ! Oui vous êtes surtout son ami, et vous le resterez toujours, mais mon maître s’en est allé loin de là, loin d’ici, et dans son voyage il m’a dit de vous saluer comme un prince, un prince ami, pour qui il a de l’Amitié ! Vous ne le quitterez pas, car il vous a emmené dans ce lointain périple, et il vous supplie de lui accorder votre clémence !

Ce matin mon maître est fou, mais je l’écoute, je pleure, je pleure de lui… Il est si généreux et il reçoit si peu, je le pleure ! Il s’en est allé, il a trop souffert, il ne supportait plus sa souffrance ! Il reviendra sûrement un jour, le cœur moins lourd, l’esprit libre, et l’âme en paix !

À bientôt mon ami, à bientôt de vous lire, à bientôt de vous entendre, à bientôt simplement. Je serais toujours là !

Avant de partir, il a écrit ces quelques mots pour vous : « Toute la vie en un éclair, et dans cet éclair, sa vie entière ! Aimer jusqu’à l’Amour, et ne jamais s’en éloigner ! »

 

Paul Stendhal

25/03/2014

Publié dans:Correspondance |on 20 septembre, 2014 |Pas de commentaires »

Poème : À ma muse

À ma muse 

 

J’ai trouvé, un coin de paradis,
Près d’une femme que je chéris.
Elle est si merveilleuse et si douce,
Avec sa belle et jolie frimousse.

Rayonnant d’une infinie tendresse,
Il n’est nul besoin du Népenthès,
Pour s’émouvoir de sa gentillesse,
De sa splendeur, et de sa jeunesse.

Pour celui qui l’écoute et l’entend,
Son souris d’ange, comme un bonheur,
Et un regard pur, offrant son cœur,
Elle est la fée magique d’antan.

Pourtant cette femme, a l’âme en pleurs,
D’un passé,  d’une vie de douleurs.
Étouffant sa peine en long silence,
Blessée pour toujours, de tant d’absence.

Digne jusque dans l’abnégation,
Elle s’est résignée par discrétion,
À suivre seule, ce long chemin,
D’une triste vie sans lendemain.

Elle est une muse, et au-delà,
Une vraie femme, au nom de diva.
L’âme en pleurs de tant d’iniquités,
Mon hymne s’élève à sa bonté.

Dans le ciel au-dessus des nuages,
Vole libre un oiseau esseulé.
Dans ce monde il se sent exilé,
Et il semble ne plus avoir d’âge.

Dans un pré sur l’adret des montagnes,
Enfin, un bonheur lui a souri.
Il s’est reposé dans la campagne,
Auprès de celle dont il s’est épris.

C’est dans le secret de son idylle,
Dans cet Éden aux parfums des îles,
Qu’apaisé par autant de douceur,
L’amour réchauffa un peu son cœur.

Loin de vouloir bousculer ta vie,
Mais dans un accent de vérité,
Je souhaite enfin dire mon envie,
D’être pour toujours à tes côtés.

Ce pays qu’on ne connait jamais,
Tu me l’as fait découvrir, tu sais,
Et c’est si peu dire qu’auprès de toi,
Enfin, j’ai retrouvé de la joie.

J’ai reçu un coin de paradis,
Grâce à toi, muse, que je chéris,
Et je veux te dédier ce poème,
Pour te dire vraiment, que je t’aime.

 

Paul Stendhal

17/09/2014

Publié dans:Poèmes |on 16 septembre, 2014 |Pas de commentaires »

Poème : Chère Ela

Chère Ela
 

Ô combien ! Madame, vous me voyez surpris,
Mais d’aucune façon, je ne m’en suis marri !
Il est un grand amour, que celui des lettres,
Qu’aucune exégèse, ne laisse apparaître.
 
Il n’y a pas de loi, en l’art poétique,
Qui ne sied à l’auteur, que sa seule émotion,
En voguant son âme, des plaisirs attiques,
À l’orbe des confins, de sa grande passion !

 
Bien mal, il en prendrait, à tout dandy pédant,
De n’être qu’un faraud, au savoir impudent,
Brandissant son émoi, en souris de salon !
 
L’humble aède, orné des lauriers du Pinde,
Sait uniment, et sans manier la guinde,
Vous servir, sans lame, ni aucun gonfalon.

 
Paul Stendhal
07/09/2014

Publié dans:Poèmes |on 14 septembre, 2014 |Pas de commentaires »

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