Archive pour la catégorie 'Prose Poétique'
Poème : Pascal et Thaïs
(Violon – Anne-Sophie Mutter – Méditation de Thaïs – Jules Massenet –)
Pascal et Thaïs
Le jour se couche et la nuit commence à revêtir de son manteau sombre la nature encore éveillée, tout comme une paupière se referme sur l’œil. Je ne vois plus rien, mais je me souviens ! Je me souviens de ce garçon, qui encore petit, rêvait de devenir grand, car pour lui, il y voyait là une porte vers la liberté et l’indépendance. Je me souviens de cette vie passée qui fut celle où ce petit garçon devenu grand, compris tout-à-coup, qu’il était papa, et qu’il avait déjà quatre enfants. Je me souviens de ces Noëls merveilleux, où l’impatience, la naïveté, et la joie de mes enfants, emplissaient la maison familiale d’un vrai bonheur certain. Alors comme elle fut longue cette route, qui vous fait croire que la vie est belle et qu’un jour le soleil illumine de tous ses feux votre chemin. Mais je me souviens maintenant, que le jour est tombé, et qu’une paupière s’est refermée, après qu’une larme ait commencé de couler, partant pour on ne sait où, cheminant cahin-caha, en regardant devant elle. Je me souviens que petit déjà je croyais que la vie serait belle. Maintenant que je suis grand je sais que la conquête du temps, si belle soit-elle, ne fait goûter qu’une infime part de bonheur, un bonheur perdu qui se meurt avant de vivre, car la vie est ainsi, comme une faux, sapant la pureté des idées, la sincérité d’un cœur, la vérité d’une âme, sans souci de la peine et de la tristesse, qu’elle laisse sur son passage. Du plus loin que je me souvienne, la vie me paraissait belle, et ce qui est merveilleux c’est que, le petit que j’étais, a grandi en le croyant. Aujourd’hui, mon regard est certes bien autre pour ne pas dire différent. Maintenant, l’homme que je suis aime à se rappeler de ce petit garçon qui croquait la vie à pleine « envie de vivre ». Le bonheur est peut-être là, et j’ai beau me souvenir du plus loin que je puisse, mais je ne parviens plus à m’en souvenir. Une larme est tombée, et en tombant elle est morte dans sa chute. Une paupière s’est fermée, et a laissé s’envoler la beauté d’une vie. Un petit enfant est mort, depuis longtemps déjà, et dans mon âme, je ressens sa candeur. Je sais qu’il semble enfin heureux, et l’homme que je suis devenu, souvent se tourne vers lui, et comme des adieux sur le quai d’une gare, ils se regardent, et s’échangent un sourire, comme pour se dire, « je t’aime ». Le petit enfant est mort, et l’homme qui le regardait pleure de tout son corps. Une page s’est tournée, le passé a disparu, et l’homme a fait ses bagages pour repartir sur cette route déjà trop longue d’une vie à laquelle il voulait croire. Seul dans ce vertige des sens, du plus loin que je me souvienne, quand je repense à cet enfant disparu, je sais que ma plus belle histoire d’amour, c’était lui, et au-delà, la vie tout simplement. Une larme s’est envolée vers ce pays que l’on ne connaît pas, et dans le firmament étincelant d’étoiles, il en est une qui brille plus que les autres. Je crois bien qu’elle ressemble à l’âme ressuscitée d’un petit enfant mort, qui maintenant veille au loin et brille du bonheur d’exister quand la nuit s’est couchée. Lorsque je crois l’apercevoir, une douce clarté diaphane éclaire mon visage, me rappelant de si lointains souvenirs.
Paul Stendhal
Prose Poétique : Pensées
Pensées
L’absence de notre amour, le révèle encore plus.
Cette passion dévorante, née des entrailles de la Terre, avant que nous soyons.
L’irréalité d’ une existence, comme un rêve ensorcelé.
Je dois suivre le chemin, celui de la liberté, celui qui conduit à la vie, à la paix retrouvée, dans l’isolement du temps.
Une fine lumière pleut dans mon coeur, et sa clarté illumine mon bonheur.
Solitude, celle des « jours sans », l’amie de toujours.
Comme le chant des oiseaux, elle résonne d’une voix limpide et claire.
Absence de toi ! Manque pour toujours !
Quelle dure vérité, mais c’est ma vie.
Amour flambé avant qu’il ne naisse !
T’a-t-il ému au point de ne plus faire qu’un dans ton corps et dans ton âme?
Moi, oui !
Et dans cette symphonie concertante de l’amour, la mélodie berce mon coeur de cette douloureuse absence.
L’amour pleut, l’amour crie, l’amour pleure, l’amour vit, l’amour meurt, c’est ainsi.
Le chemin s’arrête au beau milieu du pré, et ne mène plus nulle part.
C’est une vie sans issue.
Il est seul et pleure ce manque.
Il est seul et crie l’absence.
L’égérie est partie. La muse est devenue nymphe et le poète a l’âme en sang.
Élégie du vide.
Mon bel amour, combien tu me manques, les bras en croix, le coeur pleurant de ton absence.
Déchirure d’un amour blessé, meurtri, à jamais mort sans sépulture.
Cette vie vaut pour l’éternité.
Visage d’ange, douleurs du temps, souffrance de l’être, détresse de l’âme.
Amour, je t’aime pour toujours.
Paul Stendhal.
Prose Poétique : Hommage à la Nature
Hommage à la Nature
Grandeur majestueuse de la nuit des temps,
Nature, entité des siècles,
Tu inspires la sublimation, l’émerveillement ;
Révélatrice d’un messianisme ancestral,
Tu es au comble de ton apogée.
Comme autrefois l’était Melchisédech,
Tu es le « pont-if » entre l’homme et le divin mystère.
Née des entrailles de la terre,
Ta fascination est éblouissement.
Emprunt au manichéisme des plus sordides,
L’homme en ton « âme » est pris au plus profond désarroi.
Mais ta parure est un enchantement,
Et ton chant, est une enivrante liqueur
Qui répand ses vapeurs au gré du vent,
Puis, lentement s’infiltre en ton parenchyme.
Souffle de vie, il est messager de l’histoire,
Son frémissement est glacial,
Frissons des temps les plus lointains,
Gémissements plaintifs,
Tes feuillages s’abandonnent
En emportant avec eux ton héritage.
Dénudée tu parais si frêle,
Mais ta semence est fertile,
Et dès les premiers rayons du soleil,
Nouvelle parure t’est donnée.
Oh ! Mère Nature, tu es pureté ;
Merveille de la nuit des temps,
En ton sein aucun fléchissement ;
Tu es fidèle,
Le mystère demeure,
En ton hommage, d’un cœur unanime,
Reine de la genèse,
Merci !…….
Paul Stendhal
Prose Poétique : Spleen
Spleen
En ce moment ma vie n’est plus qu’un vaste chaos, et je crains de ne plus vouloir espérer bien vite trouver la bonne attitude, qui me fera de nouveau apprécier les tendres couleurs pastelles matutinales inondées d’une lumière crue si particulière, le chant des oiseaux, hymne musical à la vie, le temps qui s’écoule, avec une immédiateté de l’instant, pour éviter qu’il ne s’abîme dans la mémoire du passé, celle de l’humanité, avant qu’il ne vécût, la douceur et parfois la violence du vent ce souffle messianique ancestral, la vision idyllique de ces formes nuageuses, qui me font apercevoir de drôles de personnages aux visages qui se métamorphosent, et qui avant de disparaître, dans l’inconscient collectif, pleurent de nous voir si tristes et si perdus, mon chien, fidèle compagnon de vie qui me suit dans mes escapades spirituelles et qui à défaut de me bien comprendre, me donne sans concession un incommensurable amour, mes enfants, qui loin de toujours imaginer la justice du monde, s’interrogent souvent, et ne comprennent plus la triste misère qui ébranle leur amour au sein d’une famille désarticulée, ma femme que j’aime tant, et qui ne le voit pas, Dieu, de qui j’ai tourné les regards et qui me manque incontestablement, la joie de vivre qui était pourtant mienne je me rappelle dans cette enfance si loin maintenant, cette nature si belle et si changeante, émerveillement quotidien et luxe de vie pour ceux qui la regardent et qui l’entendent, la rosée cristalline qui perle sur cette nature frêle au petit matin, lavant feuilles et fleurs du profond sommeil dans lequel la nuit les avait plongées, la parant de mille joyaux qui s’envolent dans l’air du temps dès les premiers rayons du soleil, comme pour exhaler de toutes leurs fragrances éternelles, enfin tous ces petits riens qui font de l’existence une si grande dame de laquelle l’on s’est épris pour l’éternité, qui vous fait battre le cœur si fort au fond de la poitrine, que plus rien ne paraît avoir d’importance que cet amour qui reste après l’amour, celui qui vous gagne et vous envahit chaque jour un peu plus et qui vous porte en voyage sur des ailes d’anges vers ce pays où l’on n’arrive jamais.
Les mots glissent sur cette page, avec la limpidité et la pureté de l’eau, celle qui vous lave de toutes les souillures, et qui vous rend un instant plus vrai et plus juste, mais c’est de l’encre qui marque cette feuille pour se rappeler nos iniquités, et marquer l’histoire d’une vie, d’un souvenir impérissable.
Paul Stendhal
Poème : Lueur du Temps
Lueur du Temps
L’horloge fait tic-tac, tic-tac, tic-tac, tout comme
Les grains de limon qui inlassablement tombent dans le sablier,
Marquant le temps, où, l’espace de la réalité rejoint celui de la vérité,
Où, l’immensité se perd dans une indéfectible éternité.
Tout comme l’oiseau qui dans le ciel vole librement,
L’homme tente de croire à sa liberté, chaque jour;
Il la crie de tout son cœur et de toute son âme,
Voguant par delà les nues
Comme un goéland planant à la surface des eaux.
Le soleil inonde de tous ses feux rougeoyants un ciel azuré, et,
Le firmament étincelant illumine la nuit d’une douce clarté diaphane,
Quand la Lune brille d’une fine lumière moirée, aux reflets irisés.
Tic-tac, tic-tac, tic-tac, fait l’horloge,
Au rythme des grains de limon qui tombent dans le sablier du temps,
Lorsque s’étiole le souvenir d’un amour, à jamais mort sans sépulture.
Paul Stendhal
Poème : Absence
Absence
Dans mon cœur tombe une neige de printemps,
Emplie de nostalgie.
Cette neige est blanche,
Comme la blanche colombe qui s’envole vers la maison du bonheur.
Il pleut dans mon cœur,
Comme cette larme qui coule sur ma joue,
Qui glisse doucement vers l’éternité,
Emplie d’amour.
Le jour se lève sur le pré de mes souvenirs,
Et, deux arbustes qui se regardent,
Semblent s’éloigner l’un de l’autre,
Comme des adieux sur le quai d’une gare.
Dans mon cœur il pleut une fine lumière blanche,
Emplie d’espérance.
Cette lumière blanche, est comme une absence
Qui s’en va pour le pays où l’on n’arrive jamais.
Paul Stendhal
Prose Poétique : Nostalgie
Nostalgie
Le jour se couche et la nuit commence à revêtir de son manteau sombre la nature encore éveillée, tout comme une paupière se referme sur l’œil. Je ne vois plus rien, mais je me souviens ! Je me souviens de ce garçon, qui encore petit, rêvait de devenir grand, car pour lui, il y voyait là une porte vers la liberté et l’indépendance. Je me souviens de cette vie passée qui fut celle où ce petit garçon devenu grand, compris tout-à-coup, qu’il était papa, et qu’il avait déjà quatre enfants. Je me souviens de ces Noëls merveilleux, où l’impatience, la naïveté, et la joie de mes enfants, emplissaient la maison familiale d’un vrai bonheur certain. Alors comme elle fut longue cette route, qui vous fait croire que la vie est belle et qu’un jour le soleil illumine de tous ses feux votre chemin. Mais je me souviens maintenant, que le jour est tombé, et qu’une paupière s’est refermée, après qu’une larme ait commencé de couler, partant pour on ne sait où, cheminant cahin-caha, en regardant devant elle. Je me souviens que petit déjà je croyais que la vie serait belle. Maintenant que je suis grand je sais que la conquête du temps, si belle soit-elle, ne fait goûter qu’une infime part de bonheur, un bonheur perdu qui se meurt avant de vivre, car la vie est ainsi, comme une faux, sapant la pureté des idées, la sincérité d’un cœur, la vérité d’une âme, sans souci de la peine et de la tristesse, qu’elle laisse sur son passage. Du plus loin que je me souvienne, la vie me paraissait belle, et ce qui est merveilleux c’est que, le petit que j’étais, a grandi en le croyant. Aujourd’hui, mon regard est certes bien autre pour ne pas dire différent. Maintenant, l’homme que je suis aime à se rappeler de ce petit garçon qui croquait la vie à pleine » envie de vivre « . Le bonheur est peut-être là, et j’ai beau me souvenir du plus loin que je puisse, mais je ne parviens plus à m’en souvenir. Une larme est tombée, et en tombant elle est morte dans sa chute. Une paupière s’est fermée, et a laissé s’envoler la beauté d’une vie. Un petit enfant est mort, depuis longtemps déjà, et dans mon âme, je ressens sa candeur. Je sais qu’il semble enfin heureux, et l’homme que je suis devenu, souvent se tourne vers lui, et comme des adieux sur le quai d’une gare, ils se regardent, et s’échangent un sourire, comme pour se dire, « je t’aime ». Le petit enfant est mort, et l’homme qui le regardait pleure de tout son corps. Une page s’est tournée, le passé a disparu, et l’homme a fait ses bagages pour repartir sur cette route déjà trop longue d’une vie à laquelle il voulait croire. Seul dans ce vertige des sens, du plus loin que je me souvienne, quand je repense à cet enfant disparu, je sais que ma plus belle histoire d’amour, c’était lui, et au-delà, la vie tout simplement. Une larme s’est envolée vers ce pays que l’on ne connaît pas, et dans le firmament étincelant d’étoiles, il en est une qui brille plus que les autres. Je crois bien qu’elle ressemble à l’âme ressuscitée d’un petit enfant mort, qui maintenant veille au loin et brille du bonheur d’exister quand la nuit s’est couchée. Lorsque je crois l’apercevoir, une douce clarté diaphane éclaire mon visage, me rappelant de si lointains souvenirs.
Paul Stendhal