Musique : The Hours – PHILIP GLASS
Bonjour cher ami
« J’aurais tant à écrire, tant à vous répondre, sur cette lettre, mais ce n’est pas que les mots me manquent, non, simplement la peur, celle de vivre et de partager ! Je sais la vie est ainsi, et chacun, la mène comme il peut, comme il se doit ! Il n’est pas de meilleur allié qu’un ami, quand dans sa propre existence on reste seul. On écrit on lit, on approuve on déteste mais au final on est ! Si seul qu’on soit, on croit au beau de la vie, on croit simplement qu’elle peut être belle. Une chatte, de son nom Thaïs, à mes côtés m’accompagne, dans mes escapades littéraires et elle, seule me guide et m’approuve ! Merci pour ce long courrier auquel il me faudra bien vous répondre, mais sachez, que l’écrivain que je suis est en perpétuelle révolte, et qu’il ne cessera de l’être, que le jour de son dernier souffle. Combien je vous apprécie, mais cela n’intéresse personne, aucun de ces ignares incultes ! Je m’emporte, je m’emporte, mais le temps m’est compté ! Il me faut réagir, crier, parler, écrire, dire ma révolte ! Et quand bien même la vie faisant sa courbette, emporte l’âme de celui qu’elle surveille, en s’en emparant, rien, non rien de rien ne peut la soulager, car la souffrance une fois née, ne peut que faire souffrir ! Dans l’immensité du firmament, il brille une étoile plus que les autres, et cette étoile nous raconte l’histoire d’une vie. Maintenant je suis prêt, vivre ou mourir il faut choisir ! Les mots, toujours des mots, ces mots qui bousculent toute une foi, et quelle foi ! Je ne sais où je vais, mais je sais que j’y vais ! Seul dans ce désert de l’esprit, loin de tout ami, proche de toute vie, je pars, je pars pour longtemps, longtemps et loin, pour ce pays où l’on n’arrive jamais, mais qui vous accueille comme un prince, certes, pas des mots, mais comme un prince. Le voile déchiré se couche sur le jour, puis la nuit s’en va lentement, laissant sa place au crépuscule du matin. Du poète on dira qu’il s’est endormi, et que demain dans sa vie, brillera le soleil ! De la pluie qui tombe sans relâche comme le ressac de la marée, ou la bruine du temps convenu, on dira, qu’il se lèvera l’âme en joie ! »…
Il a tant aimé parler avec vous, il a vraiment aimé vos textes, mais il souffre d’être ce seul écrivain, qui lui, vous reconnait ! Il s’en va doucement, et même son nom ne fera pas mémoire, mais avec rage et détermination, il se sera battu jusqu’au bout ! Le soleil s’est levé, la lune s’endort, et lui, voyage dans un temps poétique, un temps qui n’existe plus, un temps de rêve. Bel ami J-B, il est là, il n’est plus, mais il reviendra, comme l’on revient toujours de Neptune, là où il est parti ! En attendant sagement son retour, il m’a demandé de vous laisser cette musique, à laquelle il était particulièrement attaché. Il sait qu’elle vous plaira, et que vous lui pardonnerez son absence ! Oui vous êtes surtout son ami, et vous le resterez toujours, mais mon maître s’en est allé loin de là, loin d’ici, et dans son voyage il m’a dit de vous saluer comme un prince, un prince ami, pour qui il a de l’Amitié ! Vous ne le quitterez pas, car il vous a emmené dans ce lointain périple, et il vous supplie de lui accorder votre clémence !
Ce matin mon maître est fou, mais je l’écoute, je pleure, je pleure de lui… Il est si généreux et il reçoit si peu, je le pleure ! Il s’en est allé, il a trop souffert, il ne supportait plus sa souffrance ! Il reviendra sûrement un jour, le cœur moins lourd, l’esprit libre, et l’âme en paix !
À bientôt mon ami, à bientôt de vous lire, à bientôt de vous entendre, à bientôt simplement. Je serais toujours là !
Avant de partir, il a écrit ces quelques mots pour vous : « Toute la vie en un éclair, et dans cet éclair, sa vie entière ! Aimer jusqu’à l’Amour, et ne jamais s’en éloigner ! »
Paul Stendhal
25/03/2014