Poème : Une petite maison
Photographie : Laurence.Serre Marinier
Une petite maison
C’est une petite maison tout ordinaire,
Elle n’est pas un château, mais celle de ma vie !
Elle est bien plus belle, dans mon imaginaire,
Et j’en suis le Prince, du haut de son parvis.
Quand je l’ai rencontrée, tout au bout du chemin,
Sa beauté m’a souri, je n’étais qu’un gamin.
J’ai sué, sang et eau, pour pouvoir l’habiter,
Et ce jour est venu, un beau matin d’été !
J’étais devenu grand, et ça faisait longtemps,
Que j’espérais enfin, ce merveilleux instant,
Où j’y déposerais, là, ma seule valise,
Au seuil de la porte, juste sous la marquise.
Dans mon petit chez-moi, j’y vis passionnément,
Loin des bruits de la ville, à l’abri des tourments !
Chaque jour qui passe dans ce coin de verdure,
Dans ce havre de paix, est sous de bons augures.
Aux marches du perron, du printemps à l’automne,
La campagne fleurit, le bonheur y rayonne,
Et durant tout l’été, au salon du jardin,
L’air exhale l’odeur, des fleurs de lavandin.
À la saison d’hiver, quand dans sa robe blanche,
Elle est immaculée, la Nature s’endimanche.
Alors auprès de l’âtre, quand la douce chaleur,
Se répand dans les pièces, j’en aime vraiment l’heur !
Si je pense à ce temps, de ma prime jeunesse,
Où mon cœur fut séduit, avec tant d’allégresse,
Par cette joliette, au coin d’un paradis,
C’est qu’en mon sein, mon âme encore s’en esbaudit !
C’est une petite maison tout ordinaire,
Elle n’est pas un château, mais celle de ma vie !
D’une belle idylle, notre histoire est bien née,
Sur un petit chemin, où nos âmes ont flâné.
Paul Stendhal